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Un soupçon d’amour de Paul Vecchiali


Entre comédie musicale, mélodrame flamboyant et théâtre de chambre, le cinéma de Paul

Vecchiali (90 ans aujourd’hui, une trentaine de films au compteur et un travail de producteur

mythique, d’Eustache à Diagonale), fragile, impudique et généreux a toujours su entremêler

la vie et le spectacle, amoureusement, parfois douloureusement. Un soupçon d’amour, son

dernier beau film autour des adieux à la scène précipités par des retrouvailles ratées avec le

personnage d’Andromaque, d’une comédienne (le grand retour d’une sublime Marianne

Basler), préférant se consacrer, de manière de plus en plus dévorante, à son fils, continue de

tracer, de manière décisive et à la fois sans cesse réinventée, ce sillon creusé depuis près de

soixante années.





Un film en trompe-l’œil, à la frontière entre un réel axé autour du plat, au sens gastronomique

du terme, et un fantastique que n’auraient pas renié certains Maîtres du cinéma hollywoodien

classique, sous une lumière du Sud, à la fois crue et onirique, aveuglante complice des forces

du faux, et caressant un temps qui, entre celui de la vie et de la scène, semble comme

« déchronoligisé », propice à accueillir les spectres proustiens, invités d’entrée (hommage à

l’inoubliable interprète de Femmes, femmes et sœur du cinéaste, Sonia Saviange) à participer

à cette déchirante cérémonie des adieux.


Texte: Jérôme d’Estais



Nationalité Français



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