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Bronx d’Olivier Marchal (Netflix)

Dernière mise à jour : 25 nov. 2020


Pourquoi écrire ici, ne seraient-ce que trois lignes, sur Bronx, la dernière (six films déjà, cinq et demi de trop, le coup de sifflet final ?) livraison d’Olivier Marchal pour Netflix, parfois peu regardante sur la qualité du produit, on le savait déjà ? Parce que Bronx est sans conteste le pire film de l’année, dans une année où la concurrence, malgré le manque apparent de films, était pourtant rude, que ce soit au niveau hexagonal (Les Traducteurs, ADN, Brutus vs César…) ou sur Netflix elle-même (Eurovision Song Contest, Banlieusards…) ? Ce ne serait pas suffisant voire dangereux, aux vues du succès d’audience de Hold-up, bouse puante autrement nocive que le nanar beauf du premier flic Canal de France, après les critiques dont il a fait l’objet…


Le jeu de la dame (Netflix)

Pourquoi alors ? Peut-être parce que sans le savoir, Bronx redessine une cartographie sommaire de la politique des acteurs en France, sur près de trois décennies, en la remettant à plat. Les compteurs à zéro, tout le monde à égalité. Tous mauvais. Pour ouvrir le bal, une apparition fulgurante de Gérard Lanvin en parrain marseillais (sic !) passant par l’hôpital avant la case prison, afin d’étouffer sa femme mourante sous un oreiller (Dani toute en perruque et râles : Marchal aime maltraiter les vieilles gloires, qu’on se souvienne du passage à tabac de Mylène Demongeot dans 36 quai des orfèvres), ombre de lui-même, tout petit dans le cadre, si petit face aux figures tutélaires (Ventura, Gabin…) qu’il a longtemps appelé à sa rescousse et qui, cette fois, se détournent définitivement de lui, quand, atone, les maxillaires vaguement serrées, il accepte de balancer la réplique la plus beauf en circulation, depuis que le cinéma est parlant, métonymie du film qui, on s’en rendra vite compte, n’aime pas beaucoup « les enculés » : « - Anna Karénine de Tolstoi ? - qu’il a lu, car chez Marchal, les bandits ont du cœur et de la culture - J’ai pas aimé quand la p’tite se jette sous le train, à la fin… Elle se suicide à cause de cet enculé d’officier de mes deux, j’ai pas aimé ».




Jean Réno, ensuite, dont la caméo explique sûrement le deal Netflix (côte encore certaine dans les pays de l’Est, vacillante à partir de l’Allemagne et désormais réduite à néant ici), mauvais acteur bessonien qu’on savait déjà capable du pire, et qui ne faillit pas à sa réputation, entouré de la bande à Marchal, des gueules Braquo (pauvre Francis Renaud, si intense autrefois dans Parfait amour !). Et puis, il y a la dernière cartouche, l’idée de génie de Marchal, le mystère Stanislas Merhar. Prendre une belle gueule d’acteur intello, premier rôle chez Oliveira, Akerman, Brisseau, Mouret, Jacquot, sublime chez Garrel, pour l’oliviermarchaliser, c’est-à-dire, le beaufiser, chaîne en or et jurons en plastique, et surtout s’évertuer à le rendre si mauvais qu’on ne peut, à la fin, que s’incliner : à défaut de savoir filmer, Olivier Marchal a un don, magique, celui de transformer la beauté en purin.


Le jeu de la dame (Netflix)

Bronx

30 octobre 2020 sur Netflix / 1h 56min /

Nationalité français



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