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Ondine de Christian Petzold

Dernière mise à jour : 6 oct. 2020

Longtemps habité par les fantômes et les spectres du passé, le cinéma de Christian Petzold, désigné d’office, au début du vingt-et-unième siècle, avec Maren Ade (Toni Erdmann), Valeska Grisebach (Western) ou Christoph Hochhäusler (L’Imposteur), comme porte-drapeau d’une constellation disparate de nouveaux cinéastes allemands, un peu vite regroupés sous l’appellation de « Nouvelle Vague allemande » ou d’« Ecole berlinoise », semble, dans un mouvement inverse et vital, épousant celui d’une héroïne qui lutte pour ne pas retourner dans les limbes, cette fois vouloir rester du côté des vivants.


Comme libéré de tous les préceptes politiques et esthétiques qui faisaient jusqu’ici la force de son cinéma, mais parfois aussi ses limites, le cinéaste emprunte cette fois une veine romanesque gorgée par la danse langoureuse et amoureuse de ses personnages, par l’énergie de ses acteurs, à la fois aériens et si charnels (Paula Beer et Franz Rogowski, définitivement le couple cinématographique de l’année), quelquefois sur la brèche (il suffirait d’un rien pour que cela ne fonctionne pas, pour que le film bascule dans le kitsch, telle Ondine dans l’eau) mais jusqu’au bout du côté de la grâce. En unissant les contraires de manière si harmonieuse, ses deux amants, l’eau et la terre, le passé et le présent, Ondine s’inscrit dans la grande tradition des Romantiques allemands et parvient même, en déléguant, et ce, de manière naturelle, immersive, son regard à son personnage féminin, à s’ouvrir à la modernité et à graver dans nos mémoires, cette trace qu’on parie, elle, indélébile.

(Mary Cybulski / Netflix)





Nationalités Allemand, Français



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